Ibrik Café
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Discute et échange de bouquins, papote autour d'images et blabla sur de la musique.
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 "Les yeux dans les arbres" barbara Kinslover

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
mjo





"Les yeux dans les arbres"  barbara Kinslover Empty
MessageSujet: "Les yeux dans les arbres" barbara Kinslover   "Les yeux dans les arbres"  barbara Kinslover EmptyMar 24 Mar - 11:48

« Les yeux dans les arbres » Barbara Kingslover Rivages poche publié en France 2001



« Les yeux dans les arbres », j’ai beaucoup aimé.

Il est constitué de bribes de récits, comme une sorte journal intime porté par cinq voix de femmes qui racontent, chacune à sa manière, la saga d’une famille de pasteurs baptistes en mission d’évangélisation au Congo entre 1959, année de leur arrivée et 1986.
Le père, un fou de dieu, entraîne sa femme et ses quatre filles, contre l’avis de sa propre hiérarchie, dans un petit village perdu avec pour ambition de baptiser toute la population et de ramener, de grés ou de force, ce troupeau égaré dans le giron de l’église. Aveugle et sourd à la réalité qui l’entoure, il ne peut lire ce monde qu’à travers les paroles de la bible qu’il assène comme autant de coups de gourdin dans l’incompréhension générale. S’il échoue dans sa mission, il réussit parfaitement à détruire sa propre famille et l’entraîne dans la tragédie. Nous ne sommes pas loin des premiers conquérants portugais. Le Livre a seulement remplacé l’épée.
Chaque femme raconte à sa manière et en fonction de sa personnalité que l’on voit se construire au fil des ans, les petits et les grands moments de leur quotidien misérable. On voit donc évoluer le regard et l’analyse de chaque voix à travers le temps jusqu’à l’éclatement final du groupe. Chacune suit alors son destin aux quatre coins de la planète.

La petite histoire de la famille est étroitement mêlée à l’Histoire de ce pays puisqu’elle débute en pleine colonisation belge, juste après la mort du terrifiant roi Léopold, se déroule dans la période qui a immédiatement suivi l’indépendance, les espoirs fous apportés par Lumumba puis son assassinat, la révolte du Katanga orchestrée par les USA, la montée au pouvoir de Mobutu et l’hémorragie des richesses minières jusqu’à ce que le pays soit saigné à blanc, jusqu’à ce qu’il devienne le Zaïre. De la grande Histoire, nous n’avons que les échos, ce qu’en sait le village, ce que rapporte le bouche à oreille mais surtout les conséquences palpables, la misère grandissante, l’insécurité, la malnutrition, la maladie, la mort des enfants. Le village ne peut exister que grâce à la puissance de la structure et du tissu social traditionnels. Et comble d’ironie, ce contre quoi lutte vainement le pasteur est aussi ce qui assure la survie de sa propre famille. Mais si l’analyse s’arrêtait là, elle resterait bien superficielle. On n’est pas dans le mythe du bon sauvage près de la nature, en symbiose avec elle et perverti par le cupide blanc. Le vers est dans le fruit. La culpabilité bien redistribuée.
Encore un mot sur Anatole, le jeune instituteur congolais, révolutionnaire et « communiste », qui essaie de réunir tradition et modernité, qui évoque un pays mythique d’avant la colonisation, un paradis sur terre… dont l’existence réelle est sérieusement écornée par la visite du palais d’Abomey, au Bénin, palais dont les murs sont constitués de boue et de squelettes d’esclaves.
Pour finir, on y retrouve l’Afrique de Le Clezio (encore lui !), celle de lumière et de boue, d’excès de tout, de manque de tout, qui donne et reprend tout, qui reste impénétrable mais dont la marque ne peut être effacée. Ce sont des histoires de femmes écrites par une femme. ( aïe, aïe… qu’est ce que je dis là !)

Je m’étais promis de faire bref, je crois que c’est raté. A ma décharge, il faut bien reconnaître que rendre compte de 650 pages sans être trop réducteur est un exercice bien difficile.
(Mise en garde : la première voix est celle de la mère, elle est déroutante et obscure. Elle ne prend son sens qu’à la fin du livre)… Je crois que j’ai envie de partager cette lecture avec quelqu’un !
Revenir en haut Aller en bas
oll
Admin
oll



"Les yeux dans les arbres"  barbara Kinslover Empty
MessageSujet: Re: "Les yeux dans les arbres" barbara Kinslover   "Les yeux dans les arbres"  barbara Kinslover EmptyMer 25 Mar - 16:36

Encore un livre de filles !
Blague à part, cela parait passionnant. Pas très gai, encore une fois, mais passionnant, et le titre donne envie.

(Petite parenthèse : concernant l'Afrique, certains livres de John LeCarré sont aussi très bien. Pas non plus de vision misérabiliste ou exotique, mais plongée dans le cambouis des magouilles industrialo-politico-diplomatiques. Deux titres que je recommanderais : Le chant de la mission et La constance du jardinier.)
Revenir en haut Aller en bas
mjo





"Les yeux dans les arbres"  barbara Kinslover Empty
MessageSujet: les yeux dans les arbres suite   "Les yeux dans les arbres"  barbara Kinslover EmptyJeu 26 Mar - 0:24

J'ai lu les deux et je confirme. Ils sont très intéressants. La communauté souhaite t'-elle une petite fiche, toute petite, petite?...
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





"Les yeux dans les arbres"  barbara Kinslover Empty
MessageSujet: Re: "Les yeux dans les arbres" barbara Kinslover   "Les yeux dans les arbres"  barbara Kinslover Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
"Les yeux dans les arbres" barbara Kinslover
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» SOS... "Le refectoire un soir et une piscine sous la pluie"
» Rubrique "liens"
» Seul dans le noir

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ibrik Café :: la bibliothèque :: bouquins-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser