J’ai vu récemment le film Bienvenue à Gattaca, réalisé par Andrew Nicol, également maître d’œuvre de Truman Show.
Le point commun de ces deux films est d'être vieux de dix ans mais fondamentalement d’actualité.
Avec Bienvenue à Gattaca , on se situe dans une société futuriste où les moyens technologiques sont plus que jamais au cœur de la vie humaine. Plus particulièrement, on s’efforce de créer des êtres humains parfaits par la biais de la sélection génétique : l’objectif est d’éliminer tous les risques de faiblesse cardiaque, de violence, d’alcoolisme etc. Ainsi, tout individu fruit d’une sélection génétique est promis à de brillantes études et un bel avenir professionnel et familial. Les hommes et femmes qui sont le fruit d’une union naturelle et qui comportent potentiellement plus de faiblesses ou de risques sont condamnés à être des subalternes méprisés : à toute étape de la vie, le test ADN les stigmatise.
Vincent Freeman, fruit d’une union naturelle (alors que son cadet est génétiquement parfait), n’a qu’un rêve : voyager dans l’espace et donc intégrer le plus grand centre spatial : Gattaca…
Un film plutôt plaisant qui pose la question des limites qu’il convient d’accorder à l’ADN dans notre société et qui invite à réfléchir au problème de l’eugénisme dans une société où toute différence conduit à l’exclusion. J’ai entendu parler –sans en trouver de traces écrites pour l’instant- d’une expérience effectuée sur des enfants trisomiques : il s’agissait de leur faire subir plusieurs interventions de chirurgie esthétiques avant de faire disparaître au maximim les marqueurs physiques de leur état notamment au niveau du visage. Le résultat est que ces enfants ont connu un degré d’intégration scolaire, sociale et professionnelle très supérieur à la moyenne car ils n’ont pas été stigmatisés comme « mongoles » (pour reprendre l’ancien terme employé qui en dit très long) mais comme un peu plus lents que les autres…