Elections européennes, quelque chose à dire ?

Petit rappel (chiffres approximatifs) :

UMP - 28
PS - 17,5
Europe Ecologie -15
Modem - 9
Front de gauche - 6
FN - 6
NPA - 5
Libertas - 5
Lutte ouvrière - 1,3

Allez-y, lâchez les chiens !

Tout est dit !

Pour ma part, l'abstention m'inquiète beaucoup, les gens ne doivent pas assez savoir que de ce parlement dépendent 80% de nos lois. Je me réjouis de la branlée du PS, ils sont toujours aussi nuls mais au moins ils ne trompent plus grand monde. Et y a des fois où j'ai bien envie de casser du facteur : les voix cumulées du Fraont de gauche, du NPA et pourquoi pas de LO auraient dépassé le score de Bayrou si certains n'éaient pas aussi sectaires. On aurait alors parlé de la percée des idées de gauche, etc, alors qu'aujourd'hui on ne parle que de leurs divisions. C'était le coup de gueule du jour.

Ces chiffre faut les rapporter au nivaux européen car c'est pas des élections nationales. C'est ce qu'a fait Siné Hebdo de cette semaine. Et comme le dit Olivier Duhamel sur France Culture : les européennes n'ont (jusqu'à) présent jamais prévisagées des échéances nationales suivantes.
Rendez-vous l'an prochain pour voir si la gauche va garder la majorité des régions.

Le PS a pris une bonne paire de claques, tant mieux !!!
Tant qu'ils continueront à se battre entre eux comme des chiens sur un os, tant qu'il n'y aura pas un leader fort, et tant qu'il n'auront aucun programme pour nous mettre sous la dent, alors qu'ils ne comptent pas sur moi.
Les dinausores, mettez-les au musée. Place aux jeunes.
En attendant ce moment, je me contente de les regarder de haut en me disant: "ils sont cons quand même, non ?"

J'ai quand même du mal à me réjouir. En attendant, on a une droite très dure qui est libre de mettre en place ses pires politiques, et elle ne s'en prive pas. Attendez que vienne le second round ! Et puis je n'attend rien du PS, même aux élections régionales, car cela fait bien longtemps qu'il pratique une politique de droite. Voilà pourquoi les divisions à gauche m'énervent !

Le PS ça fait depuis 1983 qu'ils font plus une politique de gauche. Y'a 26 ans c'est Mitterand qui a fait prendre le virage (casse gueule et casse droits) néo libéral à la politique française.

Ce scrutin européen appelle plusieurs constats :
Je tiens à souligner en premier lieu qu'il reflète l'absence de conscience européenne : l'échelle nationale reste la principale référence. La preuve? La plupart d'entre vous se sont de suite précipités dans des considérations sur la faillite du PS et la poursuite de la politique conservatrice de l'UMP... Il faut certes reconnaitre qu'en effectuant cette élection à l'échelle nationale, on n'invite guère les citoyens à regarder au-delà de leurs frontières. On demeure dans une Europe des Etats et les partis politiques européens ne sont que de simples agglomérats sans ligne directrice -comme l'illustre d'ailleurs la seule tentative de programme commun, celle du PSE, parfaitement plate-.
Tout le monde s'est plaint de l'abstention. Je pense pour ma part que lorsqu'elle atteint un tel degré, il faudrait plutôt parler de BOYCOOT des élections. Les citoyens ne pigent rien à l'Europe, voire n'en veulent plus. L'argument sur la paix des peuples et blablabla ne suffit plus. Le viol anti-démocratique du traité de Lisbonne y ait également pour beaucoup : selon un sondage opinionway, 29% des abstentionnistes reconnaissent ne pas s'être déplacés car pensant que "leur vote ne changerait rien". Il faut toutefois reconnaître le rôle du marketing et de la communication particulièrement faible dans ce scrutin : 36% des abstentionnistes affirment que la campagne électorale ne les a pas intéressé... alors que l'appareil législatif vient à 80% du Parlement comme le rappelle Oll. Voilà qui est bien joué : on ne parle pas des élections les plus importantes, ce qui permet une victoire conservatrice. Je m'explique :

L'Europe demeure un projet élitiste, qui n'intéresse qu'une frange favorisée des sociétés et ce, depuis le début. L'étude de la participation par Catégorie Sociaux Professionnelles est ici très révélatrice : 79% d'abstention chez les chômeurs, 77% et 75% chez les ouvriers/employés... contre seulement 75% chez les "CSP +" pour reprendre le jargon des sondologues. Cette différence s'explique en partie par un inégal accès à l'information : on pouvait chercher longtemps le rôle du parlement sur TF1...
On est donc en face d'un grand problème : la démocratie par représentation ne fonctionne plus si les citoyens ne participent pas. Et sans participation, nul légitimité pour les "représentants".
En terme de classe d'âge, on constate aussi des différences majeurs : 58% de participation chez les 60 ans et + contre... 28 % chez les 18/24 ans... L'Europe, les jeunes s'en foutent à part dans le cadre d'Erasmus et de la champion's league (dont les frontières ne sont pas celles de l'UE !)...
Du coup, quand on a analysé ça, le reste suit : dans l'ensemble, seuls les vieux et les riches sont allés votés d'où : une victoire large de la droite, un succès des bobos-écolos et des difficultés pour tout les autres qui, de surcroît, font bande à part. Toutefois, je vais un peu vite: comme toujours, le premier parti chez les "CSP -"? l'UMP. Et là, je suis d'accord avec Tomciné : le tournant de la rigueur de 83 n'y est pas pour rien : entre une vraie droite et une bande de pseudo-sociolos de droite, on choisit le modèle d'origine.

D'où l'insistance sur la question nationale de l'état de la gauche et du PS...

D'autres chiffres parlants (cités par Serge Halimi dans l'émission de Mermet) :

Le vote n'a rien de représentatif, 60% d'abstention, on le sait. Mais pour prendre des exemples plus frappants : l'UMP a obtenu 28% de 40% des voix soit à peine 12% des électeurs inscrits. Qui en a parlé quand la majorité a crié au triomphe ? Certainement pas mes futurs confrères. On va avoir 14 députés écolos français (sur 72) au parlement européen, alors qu'à l'Assemblée nationale, on n'en a que 4 sur 577. Ce sont les riches qui ont voté ? Il y a en effet 25% d'écart de participation entre le 5ème arrondissement de Paris (vous savez, celui où les morts votent massivement pour Tibéri) et la Seine-saint-Denis. Et puisqu'en effet nous oubliions de parler au niveau européen, et toujours pour aller dans le sens de Schnouf, on note une très faible participation des pays les plus pauvres de l'Union (80% d'abstention en Slovaquie, par exemple).

Ce que je me demande, c'est jusqu'où on va pouvoir aller comme ça.